Communiqué
Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) a pris connaissance des arrêtés d’interdiction pris par les préfets, représentants du gouvernement Macron, à Lyon, Marseille, Paris et dans de nombreuses villes, à l’encontre des manifestations, rassemblements et initiatives de solidarité avec le peuple palestinien. La France est la seule de toutes les grandes puissances d’Europe et d’Amérique du Nord où ces manifestations ne seront pas autorisées. En outre, les déclarations se multiplient pour revendiquer la dissolution d’organisations politiques en raison de leurs prises de position sur les évènements tragiques en cours au Moyen-Orient, le ministre de l’Intérieur annonçant l’ouverture d’une enquête pour « apologie du terrorisme » à l’encontre d’une organisation politique. Le POID dénonce ces nouvelles remises en cause de la démocratie, de la liberté d’expression, du droit de manifester et de l’existence même des organisations. Un nouveau cran est franchi par le gouvernement Macron qui utilise une nouvelle fois tout l’arsenal policier des institutions antidémocratiques de la Ve République.
Montreuil, le 11 octobre 2023
Communiqué
C’est avec émotion que le POID déplore les centaines de victimes civiles, en particulier ces jeunes et ces enfants brutalement arrachés à la vie en Israël et à Gaza.
Ce 7 octobre, une étape a été franchie. « C’est la guerre ! », a immédiatement proclamé le Premier ministre israélien Netanyahou. Faut-il rappeler que la guerre n’a pas commencé ce 7 octobre 2023 ? Cela fait soixante-quinze ans qu’elle dévaste la région.
Depuis soixante-quinze ans, le peuple palestinien est expulsé de sa terre, chassé de ses villages, ses maisons sont détruites. Depuis soixante-quinze ans, il se voit interdire le droit au retour et confronté à une colonisation qui dévore toujours plus la terre palestinienne. Soumis à un véritable régime d’apartheid fait de discrimination, d’oppression et d’humiliation, il n’a pourtant jamais cessé de résister et de combattre.
De toutes parts aujourd’hui, des responsables en appellent à l’ONU pour ouvrir la voie à une « paix juste et durable ». Peut-on oublier que de 1947 à aujourd’hui, l’ONU a porté tous les plans de partition – y compris ceux de la prétendue solution à deux États –, qui n’ont jamais abouti à autre chose qu’à aggraver le sort du peuple palestinien ? L’ONU ne peut être à la fois à la racine du mal et son remède.
À l’heure où ce communiqué est rédigé, l’escalade guerrière s’accélère. Le président des États-Unis Biden envoie sa marine croiser au large de Gaza. Le gouvernement israélien vient de décréter le blocus total de Gaza visant à affamer ses deux millions d’habitants.
Le POID réaffirme son engagement inconditionnel pour la paix. Partisan du droit de tous les peuples à la liberté, à la souveraineté et à l’indépendance, il est solidaire de l’aspiration légitime du peuple palestinien à vivre libre sur la terre de ses ancêtres. Pour que les mots « paix juste et durable » se chargent d’un véritable contenu, il faudra que tous les habitants actuels de la terre de Palestine – ceux qui vivent dans les limites de l’État d’Israël, en Cisjordanie et à Gaza – puissent à égalité partager une même citoyenneté et les mêmes droits, quelles que soient leur origine, leur culture, leur langue ou leur religion, qu’ils soient arabes ou juifs.
Et qu’on ne vienne pas dire que c’est une utopie. La pire utopie sanglante est celle qui, depuis soixante-quinze ans, pérennise la situation d’oppression et d’injustice faite à un peuple privé des droits en principe reconnus à tous les peuples. La situation tragique ouverte ce 7 octobre en apporte une nouvelle fois la preuve.
Le bureau national, lundi 9 octobre 2023, 16 heures
